On aurait pu croire à une jolie collaboration entre l’IA et l’animation, un clin d’œil poétique au style inimitable de Miyazaki. Mais non. C’est plutôt un énième épisode où l’IA, utilisée sans filtre, génère des images en style Ghibli... jusque dans les contextes les plus douteux. Résultat : tollé, malaise et quelques memes franchement gênants. Mais est-ce vraiment l’IA le problème ? Ou plutôt ce qu’on lui demande de faire ?
ChatGPT et son nouveau jouet
OpenAI a récemment proposé aux utilisateurs de ChatGPT une fonctionnalité séduisante : générer des images dans des styles reconnaissables. Forcément, le style Ghibli est très demandé : yeux brillants, paysages oniriques, créatures adorables. Et puis, l’inévitable est arrivé : des prompts absurdes ou choquants ont détourné cette esthétique magique pour illustrer... la Seconde Guerre mondiale. Oui, littéralement. Ce n’est pas l’IA qui a choisi cette idée — c’est l’humain derrière le clavier.
Quand l’art devient outil... ou arme ?
Hayao Miyazaki l’a dit : “l’IA est une insulte à la vie elle-même”. Une phrase souvent citée, mais rarement replacée dans son contexte. Ce qu’il dénonce, ce n’est pas la technologie elle-même, mais l’usage qui en est fait — sans âme, sans émotion, sans respect. Et c’est justement là le cœur du débat : le style n’est pas une texture qu’on applique à tout et n’importe quoi. C’est un langage, une philosophie. Ce qu’on copie sans comprendre finit par devenir caricature.
OpenAI fait marche arrière (ou semblant ?)
Face à la polémique, OpenAI a tenté d’imposer des garde-fous : bloquer certains styles, restreindre des requêtes sensibles, limiter les abus. Mais c’est toujours le même schéma : le contrôle vient après les dérives. Et pendant ce temps, les réseaux s’emplissent d’images “Ghibli-style” de tout — de Poutine à Godzilla, en passant par des scènes historiques ou des blagues douteuses. Le problème, ce n’est pas l’outil. C’est le manque de responsabilité de ceux qui l’utilisent.
Mon opinion ? (tu me connais)
Je ne jette pas la pierre à l’IA. Elle ne décide rien. Ce sont nos prompts, nos intentions, nos choix qui guident ce qu’elle crée. Réduire le style Ghibli à un filtre visuel qu’on applique à tout, c’est une erreur humaine, pas technique. Ce style, c’est une âme. Une respiration. Une vision du monde. Et si on veut l’évoquer, il faut le faire avec respect — pas comme un simple preset à cocher dans un générateur.
Je suis pour l’innovation, toujours. Mais aussi pour la responsabilité créative. L’IA peut être un outil puissant pour élargir notre imagination, à condition qu’on garde en tête une règle simple : tout ce qu’elle génère vient de ce qu’on lui a demandé. Elle ne plagie pas — on lui dit de le faire.
Et c’est là que tout change : dans un monde où tout est possible, la responsabilité revient à celui qui demande. Si tu veux créer du Ghibli, comprends d’abord ce qu’il incarne. Si tu veux t’inspirer d’un artiste, commence par le respecter. Sinon, tu ne rends pas hommage — tu vampirises sans même t’en rendre compte.
Et demain ?
Les IA seront de plus en plus précises, plus “créatives”, plus bluffantes. Et pendant ce temps, les artistes deviennent des datasets. Leur voix, leur style, leur univers sont remixés sans cadre clair. La loi tâtonne. L’éthique s’efface derrière la fascination. Alors que faire ?
Créer, oui. Innover, toujours. Mais avec des limites humaines. Des choix assumés. Des intentions claires. Parce que même si l’IA peut tout faire, c’est à nous de décider ce qu’elle doit faire.
Et toi ?
Tu en penses quoi ? Est-ce qu’imiter un style, c’est lui rendre hommage ou lui voler son essence ? Est-ce que l’IA peut co-créer sans cannibaliser ? Les commentaires sont ouverts.