L’annonce a fait l’effet d’un séisme dans l’univers tech : Alphabet, maison mère de Google, vient de racheter Wiz pour 32 milliards de dollars. Il s’agit tout simplement de la plus grosse acquisition de son histoire. Rien que ça.
Mais au-delà des chiffres vertigineux, ce rachat marque surtout un tournant stratégique majeur : Google veut (enfin ?) jouer sérieusement dans la cour des géants du cloud sécurisé, face à Amazon Web Services et Microsoft Azure. Et pour ça, il mise sur une pépite née en 2020, fondée par des anciens de l’unité 8200 — le célèbre incubateur cyber de l’armée israélienne. Oui, du lourd.
Pourquoi Wiz ? Parce que la sécurité cloud, c’est maintenant… ou jamais.
Wiz s’est imposée à une vitesse folle. En quatre ans, l’entreprise est devenue la référence en matière de détection proactive des failles dans les environnements cloud. Elle servait déjà près de la moitié des entreprises du Fortune 100, avec un chiffre d’affaires avoisinant les 700 millions de dollars. En clair : elle avait déjà un pied chez les plus gros clients de Google Cloud.
Dans un monde où chaque semaine amène son lot d’attaques par ransomware, où l’IA générative expose de nouvelles surfaces d’attaque, et où les chaînes d’approvisionnement logicielles sont de plus en plus vulnérables, ce genre de techno devient indispensable. Et Google, qui veut imposer son IA dans les entreprises, a bien compris que la sécurité n’est plus un accessoire, mais un pilier.
Sundar Pichai joue la carte de la confiance
Le PDG de Google a été clair : la sécurité est désormais une priorité stratégique, surtout dans un contexte où l’intelligence artificielle devient omniprésente. Cette acquisition n’est pas un simple rachat technologique. C’est un signal envoyé au marché : Google est prêt à investir massivement pour sécuriser ses ambitions cloud et IA.
Mais attention, l'intégration ne sera pas une promenade de santé
Évidemment, tout n’est pas rose. Intégrer une structure aussi dynamique que Wiz dans un mastodonte comme Google n’a rien d’évident. Il faudra naviguer entre les régulations de plus en plus strictes, les enjeux de gouvernance, et le risque de diluer l’ADN d’une entreprise née pour innover vite.
Et n’oublions pas que Wiz avait déjà refusé un deal à 23 milliards en juillet 2024 pour privilégier une IPO. Il a fallu un chèque bien plus conséquent (et probablement des garanties solides) pour faire pencher la balance.
Mon avis ? Une opération à double tranchant… mais nécessaire.
Dans le grand jeu des infrastructures numériques, l’enjeu n’est plus seulement de fournir du cloud. Il faut proposer un cloud résilient, transparent, sécurisé, et adapté à l’ère de l’IA. Alphabet le sait, et mise gros pour accélérer là où AWS et Microsoft ont pris de l’avance.
Est-ce que cela suffira à changer la donne ? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est qu’on vient d’assister à un tournant : celui où les géants tech réalisent que l’avenir du numérique repose sur la confiance. Et la confiance, ça se construit avec de la cybersécurité de haut niveau.
Et vous, vous stockez vos données où ?