Quand l’éducation STEM ne suffit pas : le vrai défi des mentalités héritées
Publié le • Opinions
L’éducation STEM pour tous, c’est une belle idée. Mais dans la réalité malgache, une question dérangeante se pose souvent : pourquoi certains enfants brillants, issus de milieux défavorisés, échouent-ils malgré l’accès à une formation de qualité ?
On se bat pour offrir aux jeunes des opportunités qui changent des vies, mais on est parfois choqués et déçus par leur comportement. Ingratitude, arrogance, manque de discipline… et surtout, une incapacité à se projeter dans un avenir meilleur. Pourquoi ? Parce que le savoir ne suffit pas. Ce qui freine ces jeunes, ce ne sont pas leurs capacités, mais les mentalités héritées qui les condamnent à répéter les schémas de leurs familles.
🔥 L’héritage invisible qui plombe l’avenir
Derrière la pauvreté, il n’y a pas que le manque de moyens : il y a aussi une façon de voir le monde qui se transmet de génération en génération. Et c’est là que le problème commence.
- "C’est la faute des autres" → Beaucoup grandissent avec l’idée que s’ils sont pauvres, c’est à cause du système, des autres, du destin. Résultat ? Pas d’effort, pas d’ambition, juste des attentes.
- "Ça ne sert à rien d’essayer" → Le fatalisme pousse à l’inaction. Peu importe qu’on leur donne une formation STEM de haut niveau, ils n’y voient souvent pas d’issue concrète.
- "Les riches sont mauvais" → Dans certains milieux, la réussite est vue comme suspecte. Un jeune qui s’élève devient rapidement "prétentieux", "arrogant", ou "vendu" aux yeux des siens.
Et quand ils entrent dans un programme éducatif ambitieux, ces mentalités héritées ressortent brutalement.
🚀 Avoir accès au savoir ne veut pas dire savoir l’utiliser
On pourrait croire qu’une bonne éducation suffit pour transformer un enfant. Erreur.
- "Ils apprennent, mais n’appliquent pas" → Un gamin peut être un génie en programmation, mais incapable de se lever à l’heure pour un rendez-vous important.
- "Ils se sabotent eux-mêmes" → Certains ont les capacités mais refusent de se projeter dans un avenir stable et structuré, car ils n’ont jamais vu un modèle de réussite positive autour d’eux.
- "Ils se croient tout permis" → L’accès gratuit à une éducation de qualité crée parfois une mentalité d’enfant gâté. Ils prennent tout pour acquis, deviennent ingrats, et certains vont même jusqu’à mépriser ceux qui leur offrent ces opportunités.
⚠️ L’effet pervers des opportunités gratuites
Offrir un accès facile et gratuit à l’éducation, c’est bien. Mais sans contrepartie, on finit avec des jeunes qui ne respectent ni l’effort, ni ceux qui les soutiennent.
- "Si c’est gratuit, c’est que ça ne vaut rien" → Ils n’ont pas l’impression que cette opportunité est précieuse.
- "On me doit tout" → Plutôt que d’être reconnaissants, certains adoptent une attitude exigeante et arrogante, comme si l’aide qu’ils reçoivent était un dû.
- "On leur donne tout, et ils nous méprisent" → Beaucoup de formateurs et mentors finissent déçus de voir leurs efforts ignorés ou même moqués.
🏗️ Ce qu’on ne leur apprend pas (et qui change tout)
Ce qui manque aux jeunes, ce n’est pas le talent, c’est la discipline, la vision et la résilience. Sans ça, tout apprentissage est voué à l’échec.
- "La discipline et la rigueur" → Être intelligent ne sert à rien si on ne sait pas respecter les règles du jeu.
- "Le sens de l’effort" → Beaucoup veulent réussir sans effort, en espérant un coup de chance ou un raccourci magique.
- "La gratitude et l’humilité" → Personne ne réussit seul. Ceux qui méprisent ceux qui les aident sabotent leur propre avenir.
✅ Comment changer les choses ?
L’éducation STEM seule ne suffit pas. Il faut changer les mentalités en profondeur.
💡 Quelques pistes :
- Remettre en place le mérite → Les opportunités doivent être gagnées, pas distribuées gratuitement sans engagement.
- Exiger un retour d’investissement → Une formation gratuite doit être accompagnée d’une contribution volontaire, comme du mentorat ou du bénévolat.
- Valoriser les bons modèles → Mettre en avant ceux qui ont réussi par l’effort et l’intégrité, et pas ceux qui prennent des raccourcis.
- Ajouter de l’éducation aux soft skills → Discipline, rigueur, gestion de l’échec, responsabilité… Ce sont ces compétences qui font vraiment la différence.
🎯 Conclusion : Ce n’est pas l’intelligence qui manque, c’est la bonne mentalité
Le vrai problème, ce ne sont pas les compétences techniques. C’est l’état d’esprit.
Tant qu’on n’éduque pas nos jeunes à respecter l’effort, à être reconnaissants, et à voir la valeur du travail bien fait, on continuera à gaspiller du potentiel. Madagascar ne manque pas de talents. Mais tant que ceux qui en ont ne comprennent pas comment bien les utiliser, ils resteront coincés dans des schémas de pensée qui les empêchent de s’élever.
Et ça, c’est le combat qu’on doit mener au-delà des formations techniques.
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