Sahaza Marline R.

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100 millions d’Ariary pour un hack : faut-il vraiment tenter le coup ?
Opinions

100 millions d’Ariary pour un hack : faut-il vraiment tenter le coup ?

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Ah, la loi n°2014-006 sur la lutte contre la cybercriminalité à Madagascar ! Un monument de textes législatifs qui, à première vue, semble dire : « Les hackers, vous êtes prévenus ! » Mais plongeons ensemble dans ce joyau juridique pour voir ce qu’il cache sous ses articles sévèrement numérotés et ses tournures sérieuses.

Article premier : la définition de la cybercriminalité

Bon, déjà, l'article premier nous explique ce qu'est la cybercriminalité : tout fait illégal commis au moyen d’un système informatique. Merci, on s’en doutait un peu. Mais ils précisent aussi que ça inclut les réseaux physiques "connexes". Alors là, j’imagine un hacker avec un tournevis essayant de dévisser une antenne Wi-Fi. Sérieusement, l'idée ici, c’est qu’aucune excuse n’est permise : que tu tapes sur un clavier ou trifouilles des câbles, tu es dans le collimateur. Si la définition est large, c’est sûrement pour ne pas laisser passer une miette.

Article 2 : c’est quoi un système d’information ?

Alors, on apprend que tout ce qui peut être connecté et traité, même à moitié endormi sur un serveur, entre dans la catégorie des « systèmes d’information ». Autrement dit, ta vieille clé USB pleine de fichiers PowerPoint est un système d’information, ton four connecté qui te dit que ton poulet est trop cuit aussi. Et là, je vois venir les quiproquos : « Pardon Monsieur l’agent, je voulais juste hacker mon propre grille-pain. » Pas sûr que ça marche.

Articles 3 et 4 : l’accès et le maintien frauduleux

Ah, voilà le nerf de la guerre : accéder sans autorisation, ou pire, rester dans le système comme un squatteur numérique. L'article 3 te dit que si tu t’introduis, c’est une infraction. L'article 4 enfonce le clou : même si tu ne fais qu’une petite pause café dans le système après t’y être introduit, c’est toujours illégal. On ne plaisante pas avec ça. D’ailleurs, je me demande : si tu t’égarais par accident dans le réseau Wi-Fi de ton voisin, est-ce que tu dois déclarer immédiatement ? Légalement, mieux vaut rester prudent et éviter de jouer les explorateurs de données.

Article 5 : les données informatiques, des trucs sérieux

Cet article nous rappelle que les données informatiques, ce n’est pas juste des fichiers. Ça peut être tout ce qui permet de faire fonctionner un programme. En gros, même un fichier texte bourré de commandes bizarres pourrait te valoir des ennuis. Donc, si tu t’amuses à bidouiller du code, réfléchis bien avant de t’introduire dans des systèmes tiers. Et si tu penses que c’est juste un « innocent petit test », eh bien… les tribunaux risquent de ne pas partager ton humour.

Articles 6 et 7 : les sanctions qui piquent

Et là, attention, ça rigole zéro. Si tu enfreins les règles, prépare ton portefeuille : jusqu’à 10 millions d’Ariary d’amende. Convertissons ça vite fait pour que tout le monde comprenne : c’est l’équivalent de milliers de baguettes ou d'une montagne de mokary coco. Et si tu fais pire, genre effacer ou modifier des données, les amendes s’envolent à 100 millions d’Ariary. Une somme qui pourrait te faire regretter d’avoir jamais appris à coder. Clairement, c’est un message : "Hé les hackers, vous êtes sûrs que ça vaut le coup ?"

Mon avis global : une loi musclée mais nécessaire

Soyons honnêtes : cette loi est un peu comme un parent strict. Elle pose des limites claires et prévoit des punitions très sévères, mais c’est pour le bien de tout le monde. Dans un monde où tout est de plus en plus numérique, Madagascar a raison de vouloir protéger ses systèmes et ses citoyens. Cependant, il y a un petit hic : la loi ne parle pas trop de prévention ou d’éducation. Parce qu’au final, tout le monde n’est pas forcément un criminel, mais beaucoup peuvent tomber dans l’illégalité par ignorance ou maladresse.

Peut-être qu’une petite section sur les « bonnes pratiques numériques » aurait été la cerise sur le gâteau. Quelque chose comme : « Si vous voyez un mot de passe écrit sur un post-it, résistez à la tentation de le taper, même pour rigoler. » Mais bon, ce sera peut-être pour la prochaine version !

En tout cas, une chose est sûre : si tu as l’intention de faire du hacking à Madagascar, cette loi te fait comprendre que tu n’es pas dans un jeu vidéo. Alors, autant utiliser tes talents de geek pour des choses positives, comme créer des apps cool ou réparer les ordinateurs des grands-mères du quartier. Voilà, c’est dit.

Zosahaza Marline R.

À propos de l'auteur

Référent expert en numérique, mentor engagé et explorateur d’idées utiles. J’écris pour celles et ceux qui veulent comprendre, créer, et transformer.

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